Quiconque est déjà parti randonner au Népal sait de quoi je parle.

Il m’est arrivé de randonner dans pleins d’endroits différents autour du globe mais c’est la première fois que, chaque jour de trekking équivaut à plusieurs milliers de marches. J’ai cru comprendre que ce n’est pas pour aider les porteurs (qui en bavent autant que moi) mais pour éviter aux ânes de glisser.

Tout ça pour te dire que si tu comptes partir trekker au Népal, le meilleur entraînement que je puisse te conseiller serait de te trouver un escalier assez énorme pour t'y détruire les cuisses.

En faisant quelques recherches, j’ai trouvé tout ce qu’il te faut : “Les 10 escaliers à monter à tout prix” selon le Lonely Planet, une présentation de la course d’escaliers de la Tour Eiffel par 20 minutes et quelques courses d’escaliers auxquelles tu peux participer cette année à Paris.

Bon, maintenant que tu es prêt, on va pouvoir passer à la suite de mon aventure dans les Annapurnas.

Tu es en train de lire le 3ème article de mon aventure au Népal. Pour lire le premier de la série, je t’invite à cliquer ici.

Pour que tu puisses suivre ma progression, voici deux cartes : (dans cet article je parle des jours 2 et 3 de mon trek de l’Annapurnas Base Camp : Ghandruk -> Bamboo & Bamboo -> Machapuchare)

Un plan du parc des Annapurnas

Carte de l'ABC trek

Clique ici pour télécharger gratuitement mon ebook :
"Voyage au Népal en solitaire" 🙂

Comment bien débuter son trek de la journée ?

Cela se fait en deux étapes:

1. Tu ouvres la porte de ta chambre pour tomber sur ce paysage :

Paysage au réveil à Ghandruk

2. Tu te prends un petit déjeuner délicieux : tartines grillées, confiture, jus de mangue et chocolat chaud 👌

Mon breakfast à Ghandruk

Après cela, je peux te dire que tu commences vraiment très très bien ta journée !

Je suis désolé pour tous ceux qui voulaient me voir dénicher de nouvelles boîtes de Géocaching mais le GPS de mon portable m’a lâché à chaque tentative… C’est dommage parce qu’à Ghandruk, il y a 3 caches. Si tu les trouves, envoie-moi une photo. 🙂

Ah et voici la photo de ma chambre :

Ma chambre à Ghandruk

Auto-destruction de mes jambes dans 3..2..1..

Je pars sans faire d’étirements et mes jambes me le feront bientôt savoir.

Il fait beau, suffisamment chaud pour marcher en tee-shirt  et le paysage est ouf. C’est juste génial. Je marche assez vite sans penser à prendre des pauses tellement je me sens bien. Je ne m’arrête pas non plus pour déjeuner et je mange les quelques biscuits achetés la veille.

La route de l'ABC

Je croise des ânes

Route magnifique dans le trek

Je croise un escalier de la mort que je n’aurais, heureusement, pas à grimper :

Les escaliers de la mort

On pourrait croire qu’il s’arrête au bout d’une cinquantaine de mètres, mais que nenni, ce n’est que le début de quelques centaines de mètres de dénivelé.

Chhomrong : l’une des étapes les plus hardcore de l’ABC trek

En arrivant à Chhomrong, on me demande de passer au check-in. Étape obligatoire pour tous les trekkers afin de s’assurer que l’on ne s’est pas perdu en route.

Et c’est reparti !

Sauf que là, je suis tout en haut de Ghandruk et je comprends rapidement que, pour rejoindre la prochaine étape, il faut que je descende tout en bas de la montagne pour ensuite tout remonter de l’autre côté : “ça va être chaud”.

Vue depuis Chhomrong

Je croise dans la descente quelques randonneurs en sueur et à bout de souffle qui ont l’air d’être au bout de leur vie. C’est une famille et je suis choqué de voir qu’ils ont tous des écouteurs. Okay, ça peut motiver mais profitez d’être ici pour écouter le calme de la montagne, les animaux… non ? “ON M’APPELLE L’OVNI ! ON M’APPELLE L’OVNI !” Heu, d’accord, pas de problème, bonne journée.

Une fois arrivé tout en bas, je dépasse un yak pour m’engager sur le pont avant que celui-ci ne me bloque le passage.

Le pont en bas de Chhomrong

Comment éviter la déchirure musculaire : Dr Baudot t’explique

Cela fait seulement 5 minutes que je grimpe et je suis obligé de m’arrêter. Mes jambes me lancent comme si j’étais à deux doigts de la déchirure musculaire. Je fais donc ma première grosse pause de la journée en ne bougeant plus pendant 30 minutes.

À ce moment-là, je comprends qu’il faut que je change quelque chose si je veux finir ce trek sans avoir recours à l’hélico (même si ça doit être très sympa de survoler les montagnes).

Je décide donc de faire des pauses d’au moins 15 minutes toutes les 2 heures et de faire des étirements tout le temps : le matin avant de partir, à chaque pause et également le soir avant de me coucher.

Prendre cette décision a clairement sauvé mon trek et je te conseille d’en faire autant. Apprends quelques étirements basiques ou bien regarde comment font les autres randonneurs et imite-les.

Peu après être reparti, je croise dans les escaliers une Chinoise et son guide népalais. Celui me dit “You are very strong !” à quoi je réponds “You too !“. Il me dit alors “No, for me it’s okay because I’ve been doing that for years.”. Ce cours échange m’a donné un énorme coup de boost !

J’arrive au village Bamboo, affamé avec les jambes dans le coma

Mes jambes tremblent toutes seules lorsque je dépose mes affaires dans la chambre. Je me demande si je vais réussir à tenir debout le lendemain.

Pour mettre toutes les chances de mon côté, je fais plein d’étirements et je profite de la douche chaude pour soulager mes muscles.

D'ailleurs, quand tu as a chance d'avoir l'eau chaude, profites-en pour laver tes affaires ! Le seul problème étant que, lorsque tu arrives tard le soir et que tu repars tôt le matin, tes habits n'ont pas le temps de sécher donc il faut que tu les accroches sur ton sac.

Le 5e jour, j’avais 3 caleçons, 2 paires de chaussettes, 2 tee-shirts et ma serviette qui séchaient sur mon sac pendant que je marchais. Pas vraiment classe mais bon…

Quand t'as super faim, comme moi en arrivant à Bamboo, je te conseille de prendre Dal Bhat : super bon, varié et c'est toujours gratuit d'en reprendre.

La veille, je ne suis même pas parvenu à terminer mon assiette mais ce soir-là, j’en ai terminé deux et j’ai hésité à en demander une troisième…

Je discute avec deux trekkers australiens et ils me disent qu'ils ne mangent presque jamais de déjeuner lorsqu'ils font du trekking. Un bon petit déj' et c'est suffisant.

Je n’ai pas mangé de déjeuner pour le reste du trek et je n’en ai même pas ressenti le besoin. Bon, c’est vrai que le soir, je dévorais vraiment le repas mais je ne me sentais pas mal.

3e jour : c’est la jungle comme dans Tomb Raider

Je me réveille, me lève et là : aie aie… grosses courbatures. Je mise donc tout sur les étirements avant d’aller prendre un big pot de chocolat chaud pour faire le plein de calories. J’ai bu 8 tasses pleines avec ce big pot.

Les courbatures commencent à s’en aller donc je repars tranquillement.

Entre les villages Bamboo et Himalaya, le décor est complètement différent : c’est vraiment la jungle.

trek dans la jungle

Après quelques centaines de mètres, je me fais surprendre par un gros singe gris et blanc qui passe juste devant moi à toute allure. Le temps de sortir mon portable pour le prendre en photo qu’il a déjà disparu dans les arbres. À partir de ce moment-là, je suis sur mes gardes. Je ne sais pas s’ils sont dangereux ou non et vu leur taille je me prépare au pire. Je retire ma chaîne en argent et la cache dans mon sac pour ne pas les attirer. Si jamais ils aiment ce qui brille, ce serait dommage qu’ils m’étranglent en essayant de la prendre. 😅

Comment t’en sortir quand tu n’as pas de guide ?

Quel chemin prendre?

J’arrive à un croisement de deux chemins. Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive mais d’habitude il y a toujours des maisons pas trop loin où je peux demander quelle est la bonne direction.

Sauf que là, je suis encore dans la jungle et il n’y a personne. Je m’arrête alors pour attendre que quelqu’un passe par là. J’attends 15-20 minutes et toujours personne donc je choisis un chemin au pif : l’escalier qui monte à gauche. Au moins, si me trompe, je n’aurais plus que de la descente.

Finalement, les deux chemins se rejoignent plus loin. Celui de droite est juste beaucoup plus risqué donc les animaux (ânes et yaks) ne l’empruntent pas.

Je continue donc dans la jungle encore un peu.

trek après Bamboo

début du trek dans la jungle

Petite sieste dans la rivière

Pour éviter le mal aigu des montagnes (MAM), il est conseillé de passer une nuit tous les 500 mètres d’altitude gravis. Il n’est pas possible de savoir à l’avance si oui ou non, tu es sujet au MAM donc il est conseillé à tout le monde de s’acclimater durant la montée. Ne sachant pas moi-même si j’y suis sensible et n’ayant pas envie de m’arrêter pour dormir tous les 500 mètres, je décide de faire des pauses. Une pause de 30 minutes pour m’acclimater tous les 500 mètres d’altitude et voir si je ressens certains symptômes.

Je fais donc ma première pause près du village Dovan. Un escalier mène à la rivière et je l’emprunte.

Je me pose sur un rocher au milieu de la rivière et j’y dors une trentaine de minutes. Pas loin d’être parfait : je n’ai pas fait gaffe au soleil qui me laisse un bon gros coup de soleil.

Pense à prendre de la crème solaire, je regrette de ne pas en avoir pris...

rivière près du village Bamboo

La jungle, c’est terminé. Place aux paysages de fous !

Je sors de la jungle et je vois au loin l’avant-dernière étape de la journée (enfin, à ce moment-là, je ne savais pas où j’allais bien pouvoir m’arrêter) : le village Deurali.

vue sur Deurali au loin

Village Deurali

J’ai encore grimpé 500 mètres donc je fais ma petite pause. Un vieux népalais s’approche de moi et sort son smartphone.

Oui, même au fin fond de l’Himalaya, les ermites, les moines bouddhistes… ont un téléphone portable. Et ils en ont des meilleurs que le mien en plus, haha.

Le vieux népalais cherche en fait la wifi, car je me trouve juste à côté d’un énorme poteau qui doit servir de transmetteur.

Il sort ensuite une cigarette et commence à fumer en attendant d’avoir une bonne connexion.

Je suis choqué. La culture occidentale s’est vraiment répandue partout dans le monde. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose, surtout pour les clopes… 😌

Je reprends alors la route et me retrouve rapidement en plein brouillard.

Arrivée au camp de base du Machapuchare dans une brume glacée

Selfie en arrivant à machapuchare

Je ne vois plus rien à 10 mètres donc je préfère m’arrêter à la première lodge que je croise. Je suis le seul touriste alors on me donne une chambre de sept pour moi tout seul. C’est cool mais cela ne va pas m’aider à avoir chaud.

Chambre de 7 juste pour moi

Après quelques minutes, je sens qu’il fait vraiment froid en fait… Je mets alors autant de couches d’habits que je peux avant d’aller manger en claquant des dents.

N'espère pas prendre une douche, déjà que l'eau gèle dans ma gourde, je ne te conseille pas de te balader à poils.

Qu’est-ce qu’on mange là-haut ?

J’ai pris en photo le menu pour que tu puisses te faire une idée de ce qu’on peut manger à 3 700 mètres d’altitude.

Tu dois savoir que les prix sont jusqu'à 3 fois plus cher qu'en bas. Tout d'abord, parce qu'il faut payer les porteurs qui font tout le trajet chaque jour avec la nourriture sur le dos mais également pour toucher un gros bénéfice vu qu'il n'y a que les touristes pour venir jusqu'ici. Tu peux cliquer dessus pour voir en plus grand.

menu de la lodge

menu de la lodge

menu de la lodge

J’ai pris les Mixed fried noodle à 620 NPR. Presque les mêmes que j’ai mangés à Naya Pul pour 200 NPR.

Chow mein

Demain, debout 4:30 pour voir le lever du soleil au camp de base des Annapurnas

En mangeant, je discute avec des népalais qui me proposent de grimper avec eux le lendemain matin pour voir le lever du soleil à la dernière étape du trek : le Camp de Base des Annapurnas.

Je mets mon réveil pour 4:30 et je retourne préparer mes affaires.

Le brouillard s’est un peu levé et je commence à apercevoir les montagnes aux alentours.

vue du village Machapuchare

Je suis un peu déçu de ne pas avoir pris de sac de couchage, ce qui m’oblige à dormir avec 2 paires de chaussettes, 2 pantalons, 3 tee-shirts, un pull et mon cache-cou. Ils me donnent une couverture mais ce n’est clairement pas suffisant.

Si tu comptes dormir plusieurs nuits au-dessus de 3 000 mètres, je te conseille fortement de prendre un sac de couchage (-20°C ça devrait être suffisant).

Tu penses quoi de ce trek ? Ça te donne envie ? Dis-le moi en commentaire juste en dessous.

Clique ici pour lire la suite de mon aventure dans le quatrième billet.